Blockchain & Retail : le parcours d’Angélique Hernandez, de Lancel aux cryptoshoppers
Ancienne cadre du retail chez Lancel et Galeries Lafayette, Angélique Hernandez partage son virage vers la blockchain, entre conviction, souveraineté numérique et usages concrets pour les territoires.
6/27/20254 min read
💡 Introduction : quand le retail rencontre la révolution blockchain
Et si la blockchain n’était pas qu’une affaire de geeks ou de spéculateurs ? Et si elle représentait surtout une formidable opportunité pour des secteurs comme le retail, le commerce local ou encore les territoires en quête de souveraineté économique ?
C’est cette conviction que porte Angélique Hernandez, passée du monde du luxe à celui du Web3. Lors d’un entretien captivant, elle nous livre son parcours, ses convictions et ses perspectives sur un sujet en pleine mutation.
De Lancel à la blockchain : une transition déclenchée par le Covid
Le point de bascule ? La crise sanitaire. Alors qu’elle évoluait depuis 20 ans dans des maisons comme Lancel ou les Galeries Lafayette, le Covid stoppe brutalement l’activité physique des magasins. C’est un choc — mais surtout un révélateur.
“Le Covid a été un déclencheur. Je me suis remise en question sur les limites de mon métier. C’est à ce moment-là que j’ai intégré le MBA DMB et découvert la blockchain.”
Une révélation qui ne la lâchera plus : Angélique approfondit le sujet, enchaîne une formation à la Blockchain Business School et finit par intégrer une start-up en Web3 marketing spécialisée dans les Crypto Shoppers.
La blockchain : bien plus qu’une technologie
L’enthousiasme d’Angélique pour la blockchain est sans ambiguïté.
“Je suis pro-blockchain. C’est une technologie incroyable, avec des cas d’usage dans la finance, l’industrie, l’échange, le retail…”
Elle regrette cependant que les médias traditionnels continuent de véhiculer une image négative, souvent centrée sur les arnaques ou la volatilité des cryptomonnaies.
Mais pour elle, les fondamentaux sont là : utilité, traçabilité, désintermédiation, souveraineté. Même les potentielles menaces comme l’informatique quantique ne sont, selon elle, pas à l’ordre du jour immédiat.
Réglementations, souveraineté et euro numérique : un débat brûlant


La discussion bifurque rapidement vers la régulation. Angélique reconnaît que l’Europe avance lentement mais sûrement (cf. réglementation MiCA). Elle s’inquiète toutefois du paradoxe d’un euro numérique adossé à une blockchain… centralisée.
“Ce serait l’ironie ultime que la blockchain serve à centraliser le contrôle de nos dépenses. Le cash permet l’anonymat, pas l’euro numérique.”
Elle évoque la possible désintermédiation au profit des États, qui pourraient se passer des banques pour tracer les dépenses citoyennes. Un sujet explosif, mais essentiel à aborder.
Blockchain locale : l’exemple de la Corse


L’adoption du Bitcoin comme monnaie nationale par le Salvador revient sur la table. Pour Angélique, c’est un modèle viable dans certains cas — notamment pour les pays confrontés à l’instabilité monétaire.
“Je crois au Bitcoin comme réserve de valeur. Les stablecoins sont adossés à des monnaies fiat, donc soumis à leurs failles.”
Selon elle, les pays européens pourraient difficilement se passer de l’euro. Mais des initiatives locales de type “crypto régionale” pourraient émerger.
Le modèle du Salvador, viable en Europe ?
L’exemple du Soldi Corsi, une tentative de monnaie locale en Corse, principalement symbolique et fondée sur un système de "troc" monétaire, comme un change sans exchange, alimente la réflexion.
Angélique exprime des doutes sur la faisabilité immédiate d'une telle initiative, principalement en cause du manque de connaissance et d'éducation de la population sur ces sujets, étant donné que la base même d'une économie parallèle locale repose sur la fédération d'une communauté, l'essence même de tout projet de crypto, l'éducation est une réelle problématique qu'il faudra résoudre.
Elle insiste toutefois sur les cas d’usage concrets dans les pays débancarisés, en guerre, ou isolés : l’Afrique, l’Ukraine, l’Amérique du Sud. Des contextes où la blockchain devient une solution de survie et de souveraineté.


Et si une version 2.0 basée sur la blockchain voyait le jour ?
Et dans la vraie vie ? Paiement en crypto et adoption locale
Nous évoquons aussi des usages concrets : paiement en Bitcoin via QR code, solutions e-commerce comme Crypto.com ou Stripe, Angélique évoque des boulangeries italiennes acceptant la crypto, mais nous pourrions aussi penser à American BBQ, un fast-food en corse qui accepte le bitcoin, ainsi que des kebabs dans Paris (oui oui) ou encore des cafés, notamment proches de Station F.
“Ce n’est pas si compliqué à mettre en place. Mais pour créer l’usage, il faut des incentives. Chez nous, on offre -10% pour tout paiement en Bitcoin.”
Nous revenons donc à cette notion d'usage par l'usage, ce qui ne va pas sans nous évoquer ce que nous disais Bruno Latour, dans son ouvrage Pandora’s Hope "[...]plus on utilise une technologie, plus celle-ci est perçue comme utile"
Angélique insiste : ce sont les petits commerces qui peuvent lancer le mouvement, comme ce fast-food près de Bastia qui accepte les cryptos, (et dont l'interview du fondateur sera bientôt diffusée sur notre podcast).
Pour conclure : Do Your Own Research
En guise de mot de la fin, Angélique lâche une vérité simple mais essentielle :
“Ne vous fiez pas aux médias. Faites vos propres recherches. La blockchain mérite d’être comprise par vous-même.”
L'entretien complet, bientôt sur ÉPOPÉE.
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